Lecture du "cadavre-exquis" à Isle

Une lecture est organisé à Isle autour du recueil de nouvelles auquel j'ai collaboré avec l'association Plumes de passage. Je vous copie-colle toutes les informations sur cette lecture.


"MONTPLAISIR" DE LIRE

La médiathèque d'Isle et l'association Robert Margerit vous invitent à la lecture publique et gratuite de la 13ème  Nouvelle d'après Cadavre exquis : Le crime de Montplaisir – Limoges 1908. Rendez-vous jeudi 14 mars à 18 h 30, à l'auditorium du centre culturel Robert Margerit.

Lecture publique de la 13ème nouvelle

« Voir Montplaisir et mourir »... Un homme est retrouvé mort le long d'un mur du quartier Montplaisir, non loin de la gare. La violence du crime est manifeste. Limoges est en émoi. Le présumé coupable sera arrêté rapidement. 12 auteurs ont écrit sur l'affaire en abordant chacun un point de vue différent. 12 nouvelles dans lesquelles les comédiens ont prélevé des fragments, comme des pièces de puzzle qui, une fois assemblées tissent une 13ème nouvelle où les textes se télescopent et se répondent. C'est cette dernière que François Dieuaide et Céline Laguës de la compagnie La pierre et le tapis vous feront découvrirent lors de la lecture publique. Un pot sera offert à l'issue de la lecture.

Invitation à la lecture

Cet événement est organisé par la médiathèque d'Isle et l'association Robert Margerit dans le cadre de l'Invitation à la lecture . Un rendez-vous régulier où les participants sont invités à lire leurs textes ou ceux d'un auteur qu'ils apprécient. On peut également y venir pour écouter et découvrir. Tout simplement.

Renseignements, réservations

Médiathèque
2 rue du Général de Gaulle
Tél. 05 55 43 20 59
Courriel :  mediatheque@ville-isle.fr

Sortie de cadavre exquis chez le Bruit des autres

"Cadavre exquis"
Le crime de Montplaisir. Limoges 1908

"A l'initiative de l'association Plumes de passage et sous la conduite de Vincent Brousse et Philippe Grandcoing, 12 auteurs se sont librement inspirés d'un fait divers bien réel."

Cadavre exquis
Cadavre exquis
Le crime de Montplaisir – Limoges 1908
ISBN 978-2-35652-074-6
184 p.
15 €










Le mercredi 7 octobre 1908, aux alentours de 5 heures et demie du matin, deux ouvriers tanneurs se rendant à leur travail depuis leur domicile, route d’Ambazac à Limoges, et passant chemin de Montplaisir, aperçoivent, le long d’une haie, un homme étendu à terre. Ils le secouent, croyant à un état d’ébriété, mais constatent son décès. Débute alors ce que la presse quotidienne qualifie immédiatement deCrime de Montplaisir.

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12 auteurs se sont librement inspirés de ce fait divers :
Stéphane Bein, Vincent Brousse, Marie-Claude Delahaye Hurpy, Cécile Desmaison, Caroline Garaud, Céline Gindre, Philippe Grandcoing, Madeleine Hébrard, Laurence Jouanneaud, Virginie Leymarie, Sylvie Soulier, Laudine Vercelle.

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Coordonné par Plumes de passage et publié avec la complicité de SNCF Limousin.

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Note de lecture :

Marie-Noelle Robert (Le Populaire du Centre3 mai 2012)

De bonnes nouvelles d'une sale affaire

Ecrit à douze plumes à partir d’un sordide fait divers survenu à Limoges au début du XXe siècle, Cadavre exquis est une expérience littéraire convaincante dont le résultat se lit comme une enquête aux pistes multiples.

L’un et l'autre historien et enseignant, Vincent Brousse et Philippe Grandcoing ont entrepris en 2006 d'explorer le vivier des archives criminelles de la Haute-Vienne, dont ils ont exhumé plusieurs dizaines d'affaires – résolues ou non. De ces recherches sont déjà nés deux volumes, scrupuleusement respectueux des faits, narrés sur un ton qui lorgne volontiers du côté de la chronique vivante. Voilà qui n'est pas sans rappeler la libre verve du flamboyant Frédéric Pottecher. Sollicités en 2010 par l'association « Plumes de passage» pour animer un atelier d'écriture autour du fait divers, nos historiens duettistes ont chacun proposé une affaire. Pour la documentation abondante et l'iconographie qu'elle offrait, c'est celle dite du “Crime de Montplaisir” qui a été retenue. Pitch rapide : tôt le matin du 7 octobre 1908, deux ouvriers tanneurs partant au travail découvrent le long d'une haie du chemin de Montplaisir (derrière la gare des Bénédictins) le corps d'un homme qu'ils croient ivre, en réalité la victime d'une mort très violente. Police et presse s'emparent de l'affaire… « Nous avons procédé de façon très empirique, explique Vincent Brousse, et repris l'affaire au rythme des participants de l'atelier. Au fil des six séances, nous leur avons graduellement fait découvrir les documents, nous avons même fait un déplacement de nuit sur les lieux et retrouvé les restes du mur sur lequel la tête de la victime a été fracassée. » « Avant tout passage à l'écriture, nous avons demandé à chacun, c'était la seule contrainte, de choisir un personnage lié à l'affaire et d'en faire le pivot de sa nouvelle. Après quoi nous leur avons bien sûr donné quelques clés d'écriture, quelques procédés stylistiques... avant de nous rendre compte que la meilleure façon de leur donner confiance était de ·faire “l'exercice” avec eux».

Thèses plausibles

Les textes terminés, les promoteurs du projet, certains de ses qualités et de son homogénéité, ont tenté leur chance auprès de différents éditeurs, avec le soutien financier de la SNCF. Les éditions “Le bruit des autres” ont fait le pari de publier ce recueil de nouvelles des plus atypiques prolongeant un fait réel. Seuls les noms des protagonistes ont été modifiés et, bien sûr, tout un travail d'harmonisation a été mené en amont, entre les auteurs et l'éditeur. Le résultat est assez incroyable. Si, en majorité, les “limiers” se sont laissés porter vers des interprétations romanesques, cinq d'entre eux livrent une véritable thèse sur ce qui a conduit au massacre d'un homme. L'imagination a poussé l'un vers la théorie du crime sexuel, un autre vers celle du tueur en série, un troisième vers la manipulation, un autre encore se lançant dans les méandres d'un effarant complot catholique intégriste ! Le plus formidable, au vu des éléments objectivement connus du “Crime de Montplaisir”, c'est que toutes ces théories peuvent sembler plausibles. Et, peut-être semer le doute sur un cas pourtant réglé, jugé. La plongée dans le Limoges du début XXe, avec ses bas-quartiers mal famés, sa grande violence, ses apaches avinés, ses ivrognes honnêtes, ses prostituées et son monde ouvrier n’est pas le moindre intérêt de ce Cadavre exquis qui porte décidément bien son nom…

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